Le commerce en ligne ne cesse de croître, et devenir e-commerçant ou e-commerçante est aujourd’hui l’une des voies les plus accessibles pour entreprendre. Que vous souhaitiez lancer une marque de vêtements, vendre des produits artisanaux ou faire du dropshipping, la micro-entreprise offre un cadre souple pour tester votre marché. Mais attention : la facilité technique de création d’une boutique ne doit pas faire oublier la rigueur fiscale et logistique. Ce guide vous explique comment structurer votre activité en 2025.
Informations clées
- Code APE: 4791A, 4791B
- Seuil de Chiffre d'affaires: 77 700 €.
- Type de chiffre d'affaires: BIC / Commercant
- Seuil de TVA: 37 500€ pour le seuil de franchise et 41 250€ pour le seuil majoré.
- Pourcentage des cotisations sociales à payer: 23,2 %
- Caisse de retraite: Assurance retraite
- Seuil validation trimestre: 3 262 €
- Rattaché au statut de travailleur non-salarié (TNS)
- ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) : disponible sous certaines conditions, vérifiez votre éligibilité !
- CFE : À déclarer chaque année sauf la première et si vous faites moins de 5 000€ de CA annuel.
- Obligations comptables : la facturation et le livre de recettes.
- Versement Libératoire : disponible sous certaines conditions également.
- Avoir un compte bancaire dédié à son activité si vous dépassez les 10 000€ de chiffres d’affaire annuels
Description : en quoi consiste le métier d’e-commerçant ?
L’e-commerçant ou l’e-commerçante est un commerçant qui utilise internet comme canal de vente principal. Contrairement à une boutique physique, votre zone de vente est nationale, voire mondiale.
Votre activité peut prendre plusieurs formes :
- Le stock classique : Vous achetez des produits, les stockez (chez vous ou dans un entrepôt) et les expédiez vous-même.
- Le dropshipping : Vous vendez des produits que vous ne possédez pas. C’est votre fournisseur qui expédie directement la commande au client final ou à la cliente finale.
- Le “made by You” : Vous fabriquez vous-même vos produits (bijoux, décorations) pour les vendre en ligne (statut artisan-commerçant).
Au quotidien, vous n’êtes pas seulement un vendeur ou une vendeuse. Vous êtes gestionnaire de site, logisticien ou logisticienne, et expert ou experte en service après-vente.
Compétences : qualités requises pour être e-commerçant
La concurrence est rude sur le web. Pour sortir du lot, il faut maîtriser une palette large de compétences.
Hard Skills (Techniques)
- Gestion de CMS : Maîtriser des plateformes comme Shopify, WooCommerce (WordPress) ou PrestaShop.
- Webmarketing (SEO/SEA) : Savoir référencer son site sur Google (organique) et gérer des campagnes publicitaires (Google Ads, Meta Ads, TikTok Ads).
- Logistique : Gérer les stocks, les bordereaux d’expédition et les retours.
- Analyse de données : Comprendre ses KPI (Taux de conversion, Panier moyen, Coût d’acquisition) via Google Analytics.
Soft Skills (Humaines)
- L’adaptabilité : Les algorithmes et les tendances de consommation changent très vite.
- Le sens du client : En e-commerce, un avis négatif peut tuer un business. La gestion du SAV doit être impeccable.
- La rigueur financière : Savoir calculer ses marges à l’euro près pour ne pas vendre à perte.
Journée type d’un e-commerçant freelance
Si l’image d’épinal montre l’e-commerçant travaillant depuis une plage, la réalité est plus opérationnelle.
- Matinée “opérations & SAV” : Traitement des commandes de la nuit, impression des étiquettes d’expédition, et surtout, réponse aux emails clients (questions, réclamations). C’est la priorité absolue.
- Après-midi “acquisition & marketing” : C’est le cœur du business. Vous optimisez vos fiches produits, rédigez des articles de blog pour le SEO, ou ajustez vos budgets publicitaires sur les réseaux sociaux.
- Fin de journée “fournisseurs & stratégie” : Commande de réassort auprès des fournisseurs, recherche de nouveaux produits (“Sourcing”) et analyse des chiffres de la journée.
Trouver des clients : marketing pour e-commerçant
En e-commerce, si vous n’attirez pas de visiteurs (trafic), vous ne ferez aucune vente.
- Le référencement naturel (SEO) : Stratégie à long terme. Créez du contenu de qualité (guides d’achat, blog) pour apparaître gratuitement sur Google.
- La publicité Payante (SEA/Social Ads) : Indispensable pour démarrer vite. Facebook Ads et Google Shopping sont les leviers les plus puissants, mais ils coûtent cher.
- Les marketplaces : Vendre vos produits sur Amazon, Etsy ou Cdiscount permet de profiter de leur immense trafic, en échange d’une commission sur vos ventes.
- L’email marketing : La base de données clients est votre trésor. Fidélisez vos acheteurs et acheteuses avec des newsletters et des offres exclusives.
L’évolution de carrière : que faire après ?
L’auto-entreprise est souvent un tremplin.
- Passage en Société (SASU/EURL) : Dès que vos charges (achat stock + pub) dépassent 60% de votre CA, le statut auto-entrepreneur devient fiscalement défavorable. Le passage en société permet de déduire ces charges.
- Création de marque (DNVB) : Passer de la simple revente à la création d’une marque forte (Digital Native Vertical Brand) avec vos propres designs et packagings.
- Revente du site : Un site e-commerce rentable est un actif qui se revend parfois très cher sur des plateformes spécialisées.
Rémunération : combien gagne un ou une e-commerçant ?
Il est impossible de donner un salaire fixe, car tout dépend de votre marge.
En micro-entreprise, vous déclarez votre Chiffre d’Affaires (CA) total (ventes encaissées), mais votre “salaire” réel est ce qu’il reste après avoir payé :
- Le produit (prix d’achat).
- La publicité.
- L’expédition.
- Les cotisations URSSAF.
Exemple réaliste :
Pour un produit vendu 30 €, si vous l’achetez 10 €, que la pub coûte 8 € et l’envoi 4 €, il vous reste 8 € de marge brute avant impôts.
Les débutants gagnent souvent 0 € les premiers mois (réinvestissement). Un e-commerçant établi peut se verser 2 000 € à 5 000 € net, mais cela demande un gros volume de ventes.
Frais et charges : les coûts liés à l’activité
Attention à bien anticiper les sorties d’argent avant les premières rentrées :
- Abonnement CMS : Shopify (env. 30€/mois) + Applications (50-100€/mois).
- Stock initial : Variable, de 0 € (dropshipping) à plusieurs milliers d’euros.
- Budget publicitaire : C’est souvent le poste le plus lourd. Prévoyez un budget test.
- Frais bancaires : Les passerelles de paiement (Stripe, PayPal) prennent environ 1,5% à 3% + commission fixe par transaction.
Si vous importez ou exportez, la gestion de la TVA est critique.
Numéro de TVA Intracommunautaire
Diplômes requis : peut-on s’installer sans diplôme ?
Oui, absolument. Le métier d’e-commerçant n’est pas réglementé. Aucun diplôme n’est exigé pour ouvrir une boutique en ligne généraliste.
Exceptions importantes :
Certaines activités de vente restent réglementées même en ligne :
- Vente d’alcool (licence obligatoire).
- Vente de produits optiques (diplôme d’opticien requis).
- Vente de médicaments ou produits pharmaceutiques (réservé aux pharmaciens).
Le “Stage de Préparation à l’Installation” (SPI) n’est plus obligatoire pour les artisans, et n’a jamais été obligatoire pour les commerçants purs.
Métiers proches et confusions fréquentes
- Dropshipper : Ce n’est pas un métier différent, c’est un e-commerçant qui délègue la logistique.
- Copywriter : Lui rédige les textes de vente, mais ne vend pas les produits.
- Closer : Il ou elle finalise les ventes par téléphone (souvent pour des produits chers ou des formations), ce qui diffère de la vente sur catalogue.
Quel code APE pour e-commerçant ?
L’INSEE attribue un code spécifique à la vente à distance.
| Code APE | Description | Précision |
|---|---|---|
| 47.91A | Vente à distance sur catalogue général | Attribué si vous vendez une grande variété de produits différents (type bazar, généraliste). |
| 47.91B | Vente à distance sur catalogue spécialisé | Attribué si vous êtes spécialisé dans une niche (ex: vente de chaussures uniquement, ou matériel informatique). |
Formalités : valideurs et inscription
L’inscription suit un parcours spécifique aux activités commerciales.
- Site d’inscription : Toutes les démarches se font sur le Guichet Unique (INPI).
- Nature de l’activité : Vous êtes “Commerçant”.
- Le valideur (organisme de référence) : Votre dossier sera validé par le greffe.
- Régime fiscal : Vous relevez des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) pour la vente de marchandises.
- Note : Si vous vendez uniquement des créations faites main, vous serez aussi immatriculé à la Chambre des Métiers (CMA) en tant qu’artisan.
Les seuils de chiffre d’affaires pour rester en micro-entreprise sont plus élevés pour la vente de marchandises (achat-revente) que pour les prestations de service.
Franchise en base de TVA
Liens utiles et Sources officielles
- FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) : fevad.com
- Guichet unique (INPI) : procedures.inpi.fr
- Douane (Pour l’import/export) : douane.gouv.fr
Conclusion : l’avis de Superindep
Le métier d’e-commerçant est passionnant car il touche à tout : marketing, technique, relation client. C’est une école de l’entrepreneuriat formidable.
Cependant, le statut de la micro-entreprise présente une limite majeure : l’impossibilité de déduire vos charges. Si vous achetez des produits chers ou si vous dépensez beaucoup en publicité, vous paierez des cotisations sur du chiffre d’affaires qui ne vous rapporte peut-être aucun bénéfice net. Il est donc crucial de bien calculer vos marges avant de vous lancer et d’envisager un changement de statut si votre activité décolle.
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