Devenir consultant en auto-entreprise : Le guide expert

Devenir consultant en auto-entreprise : Le guide expert

Vous possédez une expertise pointue et souhaitez la valoriser sans passer par la case salariat ? Le métier de consultant indépendant (ou conseiller aux entreprises) est la voie royale pour les cadres en reconversion ou les experts techniques. C’est une activité intellectuelle à forte valeur ajoutée qui offre une liberté totale, mais qui exige une crédibilité immédiate face à des dirigeants d’entreprise.

Informations clées

  • Code APE:  7022Z, 6202A, 7021Z
  • Seuil de Chiffre d'affaires: 77 700 €.
  • Type de chiffre d'affaires: BNC / Profession libérale
  • Seuil de TVA: 37 500€ pour le seuil de franchise et 41 250€ pour le seuil majoré.
  • Pourcentage des cotisations sociales à payer: 24,6 %
  • Caisse de retraite: Assurance retraite
  • Seuil validation trimestre: 2 702 €
  • Rattaché au statut de travailleur non-salarié (TNS)
  • ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) : disponible sous certaines conditions, vérifiez votre éligibilité !
  • CFE : À déclarer chaque année sauf la première et si vous faites moins de 5 000€ de CA annuel.
  • Obligations comptables : la facturation et le livre de recettes.
  • Versement Libératoire : disponible sous certaines conditions également.
  • Avoir un compte bancaire dédié à son activité si vous dépassez les 10 000€ de chiffres d’affaire annuels

Description : en quoi consiste le conseil aux entreprises ?

Le consultant ou la consultante apporte un regard extérieur et expert pour résoudre une problématique précise qu’une entreprise ne peut (ou ne veut) pas gérer en interne. Votre rôle n’est pas de “faire à la place de”, mais d’analyser, de diagnostiquer et de recommander.

Les domaines d’intervention sont infinis : stratégie, ressources humaines, lean management, transformation digitale, RSE, logistique, etc.

Concrètement, vos missions se découpent souvent en trois phases :

  1. L’audit : Comprendre l’existant et identifier les points de blocage.
  2. La recommandation : Proposer un plan d’action chiffré et argumenté.
  3. L’accompagnement : Aider les équipes à mettre en œuvre le changement (conduite du changement).

Compétences : avez-vous le profil pour être consultant ?

L’expertise technique est un prérequis, mais elle ne suffit pas. C’est votre posture qui fera la différence.

  • Hard Skills (Savoir-faire) :

    • Méthodologie : Maîtriser les outils d’analyse (SWOT, PESTEL, Matrices) et de gestion de projet.
    • Synthèse : Capacité à transformer des problèmes complexes en slides clairs et percutants.
    • Expertise sectorielle : Vous devez en savoir plus que votre client sur votre sujet de prédilection.
  • Soft Skills (Savoir-être) :

    • Écoute active : Pour comprendre le non-dit et les enjeux politiques internes chez le client.
    • Assertivité : Savoir dire non ou contredire un dirigeant avec diplomatie.
    • Adaptabilité : Passer d’une startup à un grand groupe demande une flexibilité culturelle forte.

Journée type d’un consultant freelance

Le consultant alterne entre des phases de production intense (Deep Work) et des phases de représentation.

Moment de la journée Activité principale
Matinée (8h30 - 11h00) Chez le client ou en visio. Ateliers de travail, interviews des collaborateurs, restitution d’étapes (Comités de pilotage).
Fin de matinée (11h00 - 13h00) Production. Rédaction de livrables, analyse de données Excel, création de présentations PowerPoint.
Déjeuner Souvent un déjeuner d’affaires pour entretenir le réseau (Networking).
Après-midi (14h30 - 17h00) Prospection et veille. Appels de découverte avec des prospects, écriture d’articles sur LinkedIn pour travailler son Personal Branding.
Fin de journée (17h00 - 18h30) Administratif. Gestion des devis, facturation et préparation des interventions du lendemain.

Trouver des clients : marketing pour consultant

Dans le conseil, on achète avant tout votre confiance et votre réputation. Le démarchage à froid (Cold calling) fonctionne rarement.

  1. Le Réseau (Niveau 1 et 2) : Vos anciens collègues et employeurs sont vos premiers prescripteurs. Faites savoir que vous êtes disponible.
  2. L’Inbound marketing : Publiez des études de cas ou des livres blancs sur LinkedIn pour démontrer votre expertise. Devenez une autorité dans votre niche.
  3. Le portage salarial ou les plateformes : Si vous détestez la vente, passer par des plateformes comme Malt (catégorie Conseil) ou des sociétés de portage peut vous apporter des missions, moyennant commission.
  4. Partenariats : Alliez-vous avec des agences ou d’autres consultants complémentaires (ex: un consultant RH s’allie avec un avocat en droit social).

Évolution de carrière : quelles perspectives ?

Le consultant reste rarement seul toute sa carrière :

  • Création de cabinet : Vous recrutez des consultants juniors pour exécuter les missions que vous vendez.
  • Management de transition : Vous prenez les rênes d’une direction par intérim (très bien rémunéré).
  • Formation / Conférencier : Vous monétisez votre savoir sous forme de cours ou de keynotes.

Rémunération : combien gagne un consultant indépendant ?

Le conseil est l’une des activités les plus rémunératrices en freelance, car les entreprises ont l’habitude de payer cher pour de la “matière grise”.

  • Junior (0-3 ans d’exp.) : 350 € à 500 € / jour.
  • Sénior (5-10 ans d’exp.) : 500 € à 900 € / jour.
  • Expert / top management : 1 000 € à 2 000 €+ / jour.

Attention, ces montants correspondent à du chiffre d’affaires. Avec de tels montants, vous atteindrez très vite les plafonds de TVA. Anticipez la gestion de la franchise en base de TVA pour ne pas rogner votre marge.

Frais et charges : le budget pour démarrer

Les frais de structure sont faibles (pas de stock, pas de local obligatoire), mais les “frais de standing” peuvent être élevés.

  • Formation continue : Indispensable pour rester à la page (certifications agiles, outils…).
  • Déplacements : Train/Avion/Hôtels si vos clients sont nationaux.
  • Assurance RC Pro : Fortement recommandée pour couvrir les risques liés à vos conseils stratégiques.

Si vos frais de déplacement ou de sous-traitance sont importants, il faudra rapidement évaluer si le régime réel (hors auto-entreprise) n’est pas plus intéressant pour déduire vos charges.

Diplômes et réglementation : peut-on s’installer sans diplôme ?

Le principe : Le métier de “Consultant” n’est pas réglementé. N’importe qui peut s’installer conseil en management ou en organisation.

Les exceptions (Monopoles) :

  • Conseil juridique : Réservé aux avocats (ou juristes d’entreprise sous conditions). C’est une activité réglementée.
  • Expertise comptable : Réservé aux experts-comptables inscrits à l’Ordre.
  • Conseil en Investissement Financier (CIF) : Nécessite des agréments spécifiques (ORIAS, AMF).

Pour les consultants classiques, bien qu’aucun diplôme ne soit exigé par la loi, le marché exige souvent un Master (Bac+5).

Métiers proches et confusions

  • Coach professionnel : Accompagne une personne ou une équipe vers un objectif, sans donner de solutions techniques (posture basse).
  • Formateur : Transmet un savoir pédagogique (peut être exonéré de TVA sous conditions).
  • Mentor : Guide bénévole ou informel basé sur l’expérience.

Vous exercez une activité intellectuelle pure, vous relevez donc des BNC (Bénéfices Non Commerciaux). En cas de doute lors de l’immatriculation, référez-vous à notre guide BIC ou BNC.

Quel code APE pour le conseil aux entreprises ?

L’INSEE attribue le code APE en fonction de votre activité principale déclarée. Voici les plus courants :

Code APE Description Pour qui ?
70.22Z Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion Le code “roi” des consultants (Stratégie, RH, Organisation, Management, Marketing hors pub).
70.21Z Conseil en relations publiques et communication Pour les consultants spécialisés en image de marque, lobbying ou communication de crise.
62.02A Conseil en systèmes et logiciels informatiques Pour les consultants IT, AMOA (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) ou transformation SI.

Conclusion : l’avis de Superindep

Le consultant indépendant jouit d’une grande liberté, mais il doit assumer seul la production et la vente. C’est un métier passionnant pour ceux qui aiment la variété et les défis intellectuels.

Le piège principal ? Passer trop de temps sur l’administratif (contrats, factures, déclarations) au détriment de vos missions facturables. Votre temps vaut cher, ne le gaspillez pas.

Je délègue ma gestion administrative à Superindep

FAQ

🎓 Faut-il un diplôme pour être consultant ?

Non, le conseil en entreprise n’est pas une profession réglementée (sauf juridique ou comptable). Cependant, une solide expertise et souvent un diplôme d’école de commerce ou d’ingénieur sont attendus par le marché.

📈 Consultant indépendant : CIPAV ou SSI ?

La majorité des consultants en gestion (APE 70.22Z) dépendent de la Sécurité Sociale des Indépendants (CPSTI/URSSAF). Seuls certains profils très spécifiques ou anciens inscrits relèvent encore de la CIPAV.

💰 Auto-entrepreneur ou SASU pour le conseil ?

L’auto-entreprise (micro-entreprise) est idéale pour débuter avec peu de frais et tester votre activité. Vous pouvez dépasser deux années le plafond et ensuite voir si vous devez changer de régime.

⏱️ Combien de jours facturables par mois ?

En moyenne, un consultant indépendant facture entre 12 et 18 jours par mois. Le reste du temps est consacré à la prospection commerciale (20-30%), l’administratif (10%), et les périodes d’intercontrat. Ne comptez jamais sur 22 jours facturables : c’est la principale erreur des débutants qui sous-estiment le temps non productif.